& || Demande . `

« LE NEANT »

« Maman, Maman ! » s’écria une jeune fille en apercevant la fine silhouette de sa mère apparaître dans la rue. « Maman ! »

La frêle jeune fille descendit les escaliers avec une rapidité hors du commun : d’habitude, elle les descendait lentement comme si elle avait toute la peine du monde sur les épaules, pour le plus grand désespoir de ses parents. Elle rejoignit son père sur le palier, qui l’attendait patiemment, pour aller accueillir sa mère. Si vous aviez vu cette scène de vos propres yeux, vous auriez pu penser que la mère était partie en longue escapade mortelle avec les animaux de la Jungle. Hors non, ce n’était pas du tout le cas. Cette femme était partie à Poudlard, l’école de Sorcellerie, pour une visite des anciens élèves : une idée originale lancée par le Ministre de la Magie. Nous étions le Six août 2008 et le monde des sorciers allait bientôt courir à sa perte. La jeune fille, du nom de Catherine, observa anxieusement sa mère venir vers eux. Catherine était en deuxième Année et si je disais qu’elle aimait Poudlard, ce serait un euphémisme. Elle voulait savoir ce que sa mère en pensait, après toutes ces années. Mais quand la jeune fille vit cette dernière, son souffle fut coupé. Le visage de sa mère était blanc comme un lavabo, ses yeux étaient rouges, à l’évidence : elle avait pleuré.

« Oh seigneur ! Ana ! » s’écria son père en s’élançant vers sa femme. Il n’eut, malheureusement, pas le temps de voir un homme se faufiler discrètement près de leur jardin. Une incantation fut entonnée. Un éclair vert frappa l’homme en pleine poitrine et il retomba au sol, inerte, un mince filet de sang coulant de sa tempe là où sa tête avait frappé le sol.

Ana hurla de terreur avant de courir vers sa fille, laissant son mari à terre, qui ne comprenait rien à rien. Si seulement elle savait que son père était mort. Elle aurait pu le deviner, ne serait-ce qu’en regardant le visage de sa mère. Mais elle n’eut pas réellement le temps de faire quoi que ce soit vu qu’Ana la saisit par la peau du cou avant de s’enfermer dans la maison. Catherine resta un instant bouchée bée : pourquoi son père n’était pas rentré avec eux ? Pourquoi était-il tombé ? Ce n’était qu’une lueur verte après tout ! Hélas, elle ne connaissait pas le célèbre sort d’Avada Kedavra. Hélas, elle ne savait pas que son père venait juste de mourir sous l’effet du sort. Hélas, que pouvait-elle faire ? A part regarder sa mère barricader la maison, déplaçant les meubles grâce aux sortilèges d’Attraction.

« Catherine, ne t’approche pas de la fenêtre ! » aboya sa mère, les joues ruisselantes de larmes, quand sa fille essaya de voir si son père ne se relevait pas. « Il ne faut pas que tu sois à leur portée ! »

Cathy recula brusquement de sa mère, comme si elle avait été électrisée. A leur portée ? C’est-à-dire ? Tant de questions voulaient franchir les lèvres de la jeune fille mais elle n’avait plus de voix. A leur portée ?

« Pourquoi Papa ne s’est pas relevé ? Pourquoi tu nous barricades ? Et pourquoi, Diable, as-tu laissé mon père à terre ?! »

Le visage de sa mère devint encore plus blanc, ce qui était déjà impressionnant auparavant. En un seul coup d’œil, Cathy comprit que son père n’était plus, que cet éclair vert l’avait tué, et que sa mère y était pour quelque chose. La culpabilité. Voilà ce qu’on pouvait lire sur son visage. Être coupable de la mort de son propre mari, père de son enfant !

« Que s'est-il réellement passé à cette réunion ? Pourquoi ça a provoqué la mort de mon père ?! POURQUOI ?! » hurla Catherine, écorchant les oreilles de sa mère. « Et ne me dis pas que je ne comprendrais pas. Je t'en prie ... Maman ... »

C'était une prière. Une prière adressée à sa mère. Les yeux de Catherine était remplis de larmes, tout comme ceux de sa mère. Les sanglots l'étouffaient. Peut-être trouvez-vous ça ridicule. Abusif ou même carrément hors norme. Mais réfléchissez : son père était mort. Mort sous ses yeux qui plus est. Et désormais, la jeune fille était sûre qu'elle allait y passer vu le regard de sa mère, qui ne présageait rien de bon. Les poings serrés, elle pouvait se battre son sa propre mère pour avoir les informations relatives au sujet de son père, juste avant de ... vous savez quoi.

« J'ai vu des choses. Le néant va recouvrir le monde des Sorciers, les moldus vont y passer. Je le sais, je l'ai vu. » déclara faiblement sa mère, « Les professeurs vont faire des élèves des machines de guerre pour combattre ce qui se prépare, mais je sais qu'il n'y arriveront pas. »

Un bruit sourd résonna à l'étage, mais personne n'y prêta attention tant Cathy était subjuguée par le récit de sa mère. Les élèves, des machines de guerre ? Est-ce que tout cela avait un sens dans la même phrase ? Qu'est ce que Poudlard cachait ?

« Explique-toi » fit Catherine, les yeux rouges.

« Je suis allée dans une salle où il y avait une grande Armoire. Je l'avais vu dans un livre. Un livre de magie noire. Celle qui contient le Néant, elle est prête à s'ouvrir. Je crois ... Oui, je crois que les professeurs veulent que les élèves combattent le Néant. Sans l'intervention des adultes, du Ministère. Je crois qu'ils veulent que les pertes se limitent aux élèves. » murmura Ana, lentement « Poudlard n'est plus sûr. Les professeurs ont changé, tout ce que tu connais est sur le point de changer. »

Soudain, un homme surgit dans la pièce et sans laisser le temps à Ana de lever sa baguette, il lui avait déjà lancé le sortilège fatal. Catherine hurla. Elle ne sentit rien. La mort était légère. A défaut d'avoir atteint sa troisième année, elle eut sa première page sur la " Gazette du Sorcier ".